Le chaman ne fait rien...

Publié le par Rémi Remoussenard

Etre chaman, c'est passer souvent - et volontairement - d'un état à un autre... Laurent Huguelit, un des chamans qui m'ont formés, raconte qu'en demandant de quoi avait besoin son âme, la réponse a été "d'un hamac!" De l'intense au farniente...

Cet article m'a été inspiré par un de mes amis qui, découvrant ce blog, en donne un très bon ressenti: "Est-ce que c'est bien moi qui propose ça? Euh, oui, enfin je crois, enfin oui!!!"

J'allais lui répondre, et puis je me suis dit que la réponse intéresserait peut-être d'autres personnes.

C'est une réponse à plusieurs facettes. D'abord, aucun chaman honnête ne vous dira qu'il agit seul. Il est aidé par des esprits alliés, ou même laisse son corps à disposition d'un esprit connu et bienveillant.

Et c'est tant mieux, parce que lorsqu'une personne d'abord calme est secouée par des spasmes violents pendant le soin (c'est rare, mais ça arrive!), je suis bien content d'être habité par quelqu'un qui sait le gérer. Qui sait jusqu'où la personne peut aller, et comment la faire revenir à la sérénité.

Dans cette vision des choses, est-ce le chaman qui travaille, ou l'esprit invité?

Du coup, ça m'oblige à une grande humilité...

En même temps, il y a pour moi un côté très prétentieux à se prétendre chaman. Il y a aussi pour moi un côté impudique à évoquer ici mes états d'âmes et croyances (farfelues?), et encore plus à me mettre dans un état de conscience modifié devant une personne inconnue!

Alors, pourquoi je le fais?

Parce que je sais, par expérience personnelle, ce que que l'on ressent après avoir reçu un soin chamanique.

Lorsqu'une personne arrivée triste et préoccupée ouvre les yeux après le soin, et que vous lui demandez comment elle se sent, qu'elle explore brièvement son ressenti avant d'entamer une phrase qu'elle ne finira pas, parce qu'elle éclate d'un rire de joie, parce qu'il n'y a pas de mot pour exprimer son bien être...

Vous vous dites que vous ne pouvez pas garder ça pour vous. Qu'il faut que le plus de personnes possible en profitent.

Alors, peu importe d'être à contre-courant du rationalisme ambiant. Peu importe de passer pour un farfelu. Peu importe le travail nécessaire à la purification, les rituels et yogas quotidiens, les huttes de sudation difficiles, les jeûnes, les cérémonies qui font visiter les bas-fonds de l'âme... Peu importe le temps indispensable au hamac, pour intégrer et récupérer de toutes ces expériences...

Seule importe la joie de vivre apportée par la guérison...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article